correction du devoir sur le texte de Daumal.

1) Elements de notation :

- Relever les concepts les plus importants et chercher à les définir d'après le sens que l'auteur leur donne (DF) : /2
- Découper le texte en 2 ou 3 ou 4 parties qui vous semblent logiques, et tenter de formuler le plus clairement possible l'idée de chaque partie (PLAN) : /3
- Chercher à résumer l'idée essentielle du texte en une seule phrase. et chercher à quelle doxa l'auteur veut s'opposer (TH/DOXA) : /3
- Chercher quel problème l'auteur tente (plus ou moins efficacement) de répondre (PB) : /2


Exemple d'introduction rédigée :

“Carpe diem”. Cueille le jour. Ce slogan, utilisé par des myriades de jeunes hédonistes en mal de sensations, a pris à nos yeux un sens évident, presque banal : il faut profiter de la vie avant qu'il ne soit trop tard, vivre au jour le jour et “à fond” chaque instant. Quitte à s'oublier dans l'action et à poursuivre, de manière irréflechie et parfois destructrice, une fuite en avant désespérée. C'est cette existence irréflechie, au nom d'un  “Carpe diem” mal compris, que condamne Keny Arkana dans sa chanson : “Cueille ta vie”. Et si nous décidions vraiment de cueillir notre vie, de vivre chaque instant consciemment plutôt que de fuir la réflexion dans l'action routinière ? Et si nous nous réveillions parfois de notre torpeur hyper-active, si nous suspendions quelques instants le cours du temps pour nous observer nous-même, ne profiterions nous pas paradoxalement bien plus de la vie? C'est bien cette question qu'entend poser l'auteur de ce texte, René Daumal, lorsqu'il envisage l'extrême difficulté qui consiste à ne pas s'endormir alors même que nous pensons être éveillés. Le concept-même d'éveil est paradoxal, car il n'y a jamais d'éveil à proprement parler, mais toujours un réveil, ou un “ré-éveil”, c'est-à-dire un retour à l'éveil que nous avions abandonné l'instant d'avant. Se réveiller, d'après l'auteur, c'est donc d'abord se rendre compte qu'on a dormi, qu'on a agi inconsciemment, par paresse, habitude ou sentiment d'achèvement. Et ce qui menace le plus l'éveil, c'est cette idée, communément partagée, qu'il suffirait de s'éveiller une fois pour toute, d'atteindre à un état d'éveil, fruit d'un long travail, pour enfin être totalement soi, totalement libre. Illusion d'une conscience qui se rendort paisiblement. Pour montrer à quel point l'éveil est chose difficile, presque contre-nature, l'auteur nous montre tout d'abord ce que c'est que de dormir (du début du texte à “... acte de réflexion.”) : et nous devons constater avec lui que la plupart de notre journée se passe à dormir du sommeil de la conscience. Mais s'il suffisait de s'en rendre compte pour s'éveiller, notre but serait vite atteint; c'est pour cette raison que l'auteur nous montre dans une seconde partie (de “Mais si cet acte...” à “... à tout instant.”) quels sont les pièges d'une conscience qui se prétend éveillée. Il reste à savoir ce que signifie vraiment “s'éveiller”, et c'est dans dans la dernière partie de ce texte (de “Mais si tu as choisi...” à la fin) que l'auteur nous montre la nature de l'éveil : processus indéfini plutôt qu'état d'achèvement. Et si l'injonction du “carpe diem” signifiait, en vérité, “réveille-toi”?