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 A lire pour la rentrée de la Toussaint

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AuteurMessage
patrick sorrel




Messages : 17
Date d'inscription : 07/09/2015

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MessageSujet: A lire pour la rentrée de la Toussaint   A lire pour la rentrée de la Toussaint Icon_minitimeVen 16 Oct - 7:48

Lecture d'un texte philosophique contenant des éléments de réponse à la question posée en dissertation maison : "La liberté est-elle dans le monde ou dans ma conscience?"



« Trop de gens cherchent encore en dehors d’eux-mêmes ; les uns croient au leurre de la victoire et de la force victorieuse ; d’autres aux traités et aux lois ; ...d’autres encore au renversement de l’ordre établi. En trop petit nombre, quelques-uns cherchent encore en eux-mêmes, dans leur être psychologique. Une minorité trop faible, se demande si, en définitive, la meilleure façon de servir la société et les hommes ne serait pas de commencer par soi-même, d’essayer d’abord et uniquement sur sa propre personne, dans sa propre économie interne, les réformes prêchées à tous les carrefours. »
C. G. Jung, L'âme et la vie

« Vivre libre ou mourir ! » Tel pourrait être le slogan revendicatif caractérisant l’attitude spontanée du libertaire en herbe : c'est-à-dire vous comme moi. Et il faut convenir que ce slogan ne désigne pas cette liberté abstraite et toute hypothétique, parce que provenant des fonds obscurs de la conscience, que l'on nomme parfois « liberté intérieure ». C'est bien de ma liberté d'action que je parle, lorsque j'affirme préférer en finir avec cette vie plutôt que de vivre enchaîné. Si l'idée de liberté est l'idée de l'absence de limites, ou du moins de l'action de repousser sans cesse ces limites,  parler de « liberté intérieure » peut sembler paradoxal voire contradictoire. Comment peut-on en effet parler de liberté si l'on commence à dresser des limites et des secteurs d'activité privilégiés pour son expression ? Être libre, n'est-ce pas plutôt être capable de s'affranchir des barrières et des limites qui s'imposent à nous de l'extérieur ? Comment peut-on alors réduire la liberté à la seule sphère intérieure sans la nier dans sa dimension volontariste, dans l'élan vers l'extérieur qu'elle contient, et que l'on nomme : action ? Et faire comme si la situation extérieure à l'individu ne comptait pas, ou encore comme si un individu libre à l'intérieur de lui-même pouvait s'émanciper de toute contrainte externe, n'est-ce pas un idéal au mieux utopique, au pire franchement sectaire ? Il apparaît en effet dès le premier coup d’œil jeté aux résultats d'une recherche internet que la « liberté intérieure » est le créneau fondamental des écoles spirituelles ou religieuses en tous genres. De la religion chrétienne, mettant l'accent sur la foi et l’espérance intérieure pour vaincre et intégrer les épreuves de la vie ; au bouddhisme tibétain, engageant à accueillir les affects nés de la situation extérieure pour les laisser se fondre dans la sphère originelle de la sérénité : c'est bien la même idée d'une liberté intérieure, définie comme non-asservissement à l’extériorité, qui ressort. Cette idée d'une liberté seulement intérieure peut se résumer aussi dans l'antique école stoïcienne, dont on a pu dire de manière sarcastique qu'elle était une « philosophie d'esclave », parce qu'elle ne pouvait justement provenir que d'hommes extérieurement enchaînés, donc contraint de se réfugier dans la sphère intérieure : la liberté réside alors dans la distinction que fait le sage entre ce qui dépend de lui et ce qui n'en dépend pas (uniquement). Or il ne dépend pas uniquement de moi d'être beau, riche, en bonne santé, ou encore libre (extérieurement, cela va sans dire) : tout cela dépend au moins autant du « destin » ou, si l'on veut parler en langage moderne : du hasard. La seule chose qui dépende de moi, c'est de donner mon assentiment ou non à ce qui m'arrive, c'est de consentir ou de m'opposer au destin ; et m'opposer au destin ne le change guère : mieux vaut donc y consentir, si je veux être libre intérieurement. Il est donc aisé de conclure de ceci que la liberté intérieure si chère aux yeux des stoïciens, des chrétiens ou des bouddhistes, n'est qu'une philosophie de la résignation : si je ne peux espérer changer le monde, mieux vaut tenter de me changer moi-même, et de maîtriser mes désirs et mes aspirations idéalistes. Si je suis esclave à l'extérieur, au moins suis-je maître à l'intérieur : donc libre.
En réalité cette compréhension du stoïcisme est caricaturale et simpliste, car le stoïcien ne prône pas la résignation face à un destin intransigeant, mais l'effort volontaire contre l'espoir inutile. Au lieu d'espérer changer le monde (ou même une minuscule de ses parties, que l'on appellera par exemple « partenaire ») et d'en faire un but et une motivation tellement puissants qu'à la moindre déconvenue je m'écroule dans le désespoir, mieux vaut faire ce que je peux sans espérer la réussite de mon action, mais du moins en essayant tout de même. En effet je suis libre de faire ce que je veux, si ce que je veux, précisément, c'est faire ce que je peux : c'est-à-dire m'efforcer de mettre en place un comportement volontariste, sans penser par là changer le monde pour autant. Or les petits ruisseaux finissant toujours par faire les grosses rivières, c'est peut-être, paradoxalement, la meilleur manière d'aboutir à ce que je n'espère pas : changer le monde.

« Changer le monde commence par se changer soi-même ». Cet adage, repris à une jeune chanteuse marseillaise aussi énergique que lucide sur la réalité du monde, n'est donc pas nouveau : on pourrait même dire, justement, qu'il est vieux comme le monde ; en tout cas vieux comme une des premières écoles philosophiques de l'antiquité grecque. Et il exprime une réalité qui dépasse très largement la vieille dichotomie entre liberté intérieure et liberté extérieure, entre résignation intérieure pour se libérer du poids de l'extérieur ; et lutte extérieure pour l'élargissement de notre liberté d'action. En premier lieu, il est clair que toute tentative visant à élargir le cadre de notre liberté d'action se doit de bien connaître les aspects structurels de la réalité qu'elle veut faire évoluer. Dans le cas contraire, soit l'action avorte, et le monde n'est pas changé d'un iota ; soit, pire, l'action entraîne un désordre et un déséquilibre plus grand encore que celui contre lequel on luttait : on peut facilement assister à cela en observant notre écosystème. Pour aboutir à une réelle libération extérieure, il faut donc que l'action ait une direction mûrement réfléchie : et celle-ci ne se décide pas au beau milieu du monde mais dans l'intériorité d'une conscience qui se réfléchit sur elle-même. En second lieu, et ce n'est pas le plus simple, une action effective doit prendre en compte les obstacles à franchir pour atteindre le but ; or les obstacles les plus contraignants ne sont pas dans le monde extérieur mais dans l'intériorité des consciences, des opinions, des croyances ancestrales : ce sont des obstacles psychiques ou encore épistémologiques plutôt que physiques ou mondains.  Ce sont ces obstacles intérieurs dont nous parlerons dans cet ouvrage, et dont nous montrerons le poids, l'inertie et l'oppression. Faire bouger une mentalité s'avère à l'expérience bien plus ardu que de bouger un rocher, quelque soit son poids : car le poids du rocher est seulement externe, donc susceptible de céder face à une technique appropriée ; alors que le poids d'une mentalité est autant en nous qu'en dehors de nous (dans le milieu social) : c'est donc par un travail sur notre propre inertie qu'il faudra s'en libérer. Avant de vouloir changer le monde, encore faut-il se connaître soi-même et se libérer de ce que le monde a dessiné de structures et de contraintes en nous : c'est peut-être la portée la plus moderne du fameux « connais-toi toi-même » du temple de Delphes. Et sur ce point, plus encore que sur la claire connaissance des obstacles extérieurs, mieux vaut avoir « le pessimisme de l'intelligence et l'optimisme de la volonté » si l'on veut aboutir au plus petit changement. En d'autres termes : mieux vaut avoir la foi. Non pas celle, dogmatique et faussement religieuse, qui nous demande de nous « arracher les yeux pour mieux recevoir, par le moyen d'un télescope [fourni par l’Église], la lumière éloignée d'une étoile » ; mais la foi en nous-mêmes, c'est-à-dire en notre capacité à faire évoluer notre propre réalité intérieure. La foi en la possibilité de nous libérer de ce qui nous oppresse intérieurement et nous conditionne. Or si cette attitude revêt un tel caractère d'urgence aujourd'hui et s'il devient pressant que chaque individu se demande ce qu'il peut faire pour changer son monde, c'est certainement parce que notre époque technocratique se caractérise par une évolution très rapide des rapports que l'homme entretient avec le monde extérieur ; évolution qui a pour moteur une libération toujours plus grande par rapports aux contraintes qui en dessinent la structure.  Libération dans une direction toute extérieure donc : non pas libération « dans le monde », mais libération « par rapport au monde ». Mais qu'entendre ici par « monde » ? Et comment l'homme espère-t-il se délivrer des contraintes qui le structurent ?

Tout d'abord notre monde est un environnement écologique, dans lequel nous nous inscrivons en temps qu'espèce naturelle. Le concept d'écologie (« oikos-logos » en grec) désigne originellement la gestion raisonnée de notre habitat, de la maison dans laquelle nous vivons. Or il faut remarquer que le concept d'écologie est très jeune, et qu'il n'y a que peu de temps que l'homme se pose réellement la question de son rapport à son habitat naturel. Il faut dire que nous avons tellement modifié, travaillé, cultivé et approprié ce monde, au nom d'une libération toujours plus grande par rapport aux contraintes naturelles (climatiques, alimentaires, etc.) que nous en sommes aujourd'hui à nous poser la question de la permanence d'un équilibre naturel nous permettant de continuer à puiser dans des ressources qui s'avèrent finies ou fragiles. L'attitude utilitariste et ressourciste, consistant à penser le monde comme un ensemble de ressources disponibles pour l'homme, commence à atteindre ses limites, laissant peu à peu la place à une relation plus éthique et spirituelle avec ce que certains nomment « Gaïa », notre « Terre-mère » : relation qui a des allures de changement global de paradigme. Si ce changement semble utopique et irréaliste pour certains, il est jugé absolument nécessaire pour d'autres. Toujours est-il que notre monde naturel nous lance aujourd'hui un défi sous forme de question ouverte : saurons-nous nous libérer aussi facilement de notre obstination à vouloir exploiter et dominer la nature, que nous avons su nous libérer des contraintes naturelles ? Saurons-nous opérer à temps le passage de la revendication d'une liberté extérieure, face à la nature ; à l'aspiration à une liberté intérieure, en harmonie avec la nature mais en lutte contre tout conditionnement social ?

Mais notre monde, notre « environnement » est aussi biologique : c'est notre propre corps. En effet si nous nous identifions spontanément à notre corps (ceci étant certainement le résultat d'un postulat matérialiste dont il faudra faire la généalogie en son temps), nous sommes tout aussi spontanément conscient d'habiter un corps dont il faut prendre soin, qu'il faudra gérer rationnellement et entretenir afin d'assurer sa permanence et sa santé. A ce titre notre corps est le premier objet de notre sollicitude, et nous travaillons à le soigner lorsqu'il est malade ou à le restaurer lorsqu'il est « endommagé ». Or par rapport à ce monde-ci, biologique, notre liberté est réduite tellement le poids des contraintes est présent : et si certains peuvent rêver, parfois, de ne plus être soumis aux rythmes biologiques de l'alimentation, du sommeil, de la procréation, de la gestation ou encore de l'accouchement (certaines féministes envisageant d'ailleurs la fécondation in vitro comme une réelle libération pour la femme), nous restons soumis à des contraintes telles que le non-respect de celles-ci entraîne des déséquilibres beaucoup plus directs et rapides que les déséquilibres que nous faisons subir à la nature. Notre marge de manœuvre est donc beaucoup plus limitée par rapport à notre corps que par rapport à la nature, et la mort du corps est là pour nous le rappeler chaque jour : elle est un phénomène naturel apparemment inviolable, et en tant que tel une des contraintes naturelles les plus effrayantes pour le sujet. Pourtant ces limites que la nature inscrit dans notre propre corps ne sont pas infranchissables. Notre corps est l'objet d'une appropriation telle que nous avons commencé à le breveter, que nous pensons déjà à l'améliorer ou à « l'augmenter » de manière génétique, technologique ou cybernétique. Nous entrevoyons parfois avec une crainte mêlée de respect la possibilité de transférer les données d'une conscience veuve de son support matériel (le corps) vers un support plus durable, plus manipulable et perfectible que serait un circuit électronique ou, bien mieux, un réseau « internet ». En attendant, nous espérons pouvoir bientôt greffer notre tête, siège de notre cerveau et donc de notre pensée, sur un corps plus jeune et vigoureux, afin de vivre une seconde fois, sans transition aucune. Le mythe fantasmatique de l'immortalité est devenu le moteur d' une science décomplexée et résolument opportuniste, reprenant à son compte la quête parabolique de l'alchimie ancestrale. Encore une fois, la question de la liberté devra très vite se poser en de nouveaux termes : non plus « comment pouvons nous nous libérer de nos contraintes corporelles ? » mais « comment nous libérer des schémas de pensée qui nous ont amené à envisager notre propre corps comme une machine, un support ou un substrat ? Ne peut-on pas envisager la liberté intérieure comme incarnation pleinement aboutie, plutôt que comme désincarnation parfaitement réussie ?

Enfin notre monde est politique. Au sens large la politique renvoie à la gestion de la cité, c'est-à-dire de la communauté des hommes réunis sous des lois qui fixent les droits et les devoirs de chaque individu. Là encore l'évolution est rapide et paradoxale. En effet deux directions opposées semblent se dessiner au niveau mondial. D'une part le régime démocratique tend à s'imposer comme un modèle de liberté civile renvoyant les régimes monarchiques ou aristocratiques à leurs origines antiques, donc dépassés. L'affirmation libertaire est à l'origine de l'instauration de démocraties représentatives (basées sur l'élection du représentant au lieu de sa nomination ou de sa co-optation par des pairs) dans des États traditionnellement monarchiques : le progrès est en marche. Mais le système représentatif lui même se voit critiqué dans les Etats où il est déjà vieux, et l'idéal démocratique se veut alors participatif, généralisant la participation des citoyens dans les débats, les référendums et la vie locale : les projets visant à une 6ème République en sont un exemple clair. La revendication libertaire est donc le maître mot de la vie politique du XXIème siècle : libérons-nous des rapports de force ancestraux, et assumons la liberté individuelle comme fondement du rapport politique. Mais paradoxalement la tentation globalisante est plus présente que jamais, qu'elle prenne sa légitimation dans des contraintes écologiques à mettre en place au niveau mondial pour sauver la planète, ou encore dans une politique économique globale au service de la mondialisation des échanges. FMI, etc. sont autant d'instances de pouvoirs qui dépassent et encadrent les autorités politiques nationales et limitent ses libertés. Le paradoxe est alors le suivant : si l'affirmation libertaire semble gagner du terrain dans le cœur des individus et des nations, elle semble de plus en plus utopique quand on la compare avec la globalisation des stratégies de pouvoir et l'uniformisation des cultures ; à tel point que l'on peut se demander si revendiquer sa liberté face aux États n'est pas aujourd'hui la marque d'un idéalisme désespéré, voire dépassé. Ce n'est en effet plus tant le despotisme étatique que le despotisme économique qu'il faut craindre, car le second englobe et gouverne le premier d'une main de maître, s’immisçant aussi bien dans la politique nationale que dans les foyers et les familles. Je peux ainsi revendiquer un libéralisme économique strict, simplement au nom de la préservation ou de l'augmentation de mon pouvoir d'achat : critère ultime de définition de ce que j'appelle alors mon « espace de liberté ». A ce niveau, encore, ce n'est donc pas tant sur le plan de l'extériorité et de l'institution politique que se joue la liberté ; mais plutôt sur le plan intérieur de l'autonomie du choix individuel face aux influences sociales. Que deviendrait une société démocratique uniquement composée de consommateurs n'existant que pour eux-mêmes, et ignorant tout des manœuvres mises en place pour les conditionner ?

Ecologie, Biologie et Politique constituent une bonne part de ce qui fait notre monde aujourd'hui. Nous avons nous-mêmes consacré une bonne part de notre énergie, de notre intelligence et de notre créativité à aménager ce monde pour ne plus en subir les contraintes spontanées (climatiques, hormonales, relationnelles, etc.) : nous l'avons cultivé, nous nous le sommes appropriés à tel point que nous pouvons maintenant voir dans ce monde le reflet de ce que nous sommes intérieurement, de ce que nous sommes devenus. Ce monde est notre miroir, réfléchissant merveilleusement bien notre intériorité et nos aspirations : nous l'avons fait à notre image, et nous pouvons constater la nature de la liberté intérieure que nous revendiquons, à la direction qu'a pris notre domination de la nature extérieure. N'est-il pas temps de nous rendre compte, par un effort de réflexion salutaire, que cette direction est une voie sans issue, et qu'il est encore temps de changer de direction intérieure ? Ne faut-il pas passer d'une revendication libertaire, qui a donné des fruits abondants dans le domaine de la maîtrise de la nature ; à une aspiration individuelle à se libérer des schémas de pensée contraignants qui nous empêchent d'évoluer intérieurement ? Il y a près d'un siècle déjà que Bergson affirmait que « dans ce corps démesurément grossi, l'âme reste ce qu'elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger » et que « le corps agrandi attend donc un supplément d'âme ». Aujourd'hui, plus que jamais, la liberté n'est pas tant une affaire extérieure qu'une aspiration intérieure : avant de vouloir changer le « monde », peut-être faut-il sonder les cœurs et voir comment chacun définit cette « liberté » qu'il clame et qu'il revendique comme une arme, envers et contre tous, envers et contre lui-même.


En premier lieu, il nous faudra donc redéfinir le concept-même de « contrainte » et le rapport ambiguë que nous entretenons avec lui. L'analyse existentialiste nous aidera à comprendre en quoi notre attitude face à la contrainte conditionne notre propre sentiment de liberté ou d’oppression. Et il ne suffira bien évidemment pas de vanter l'indépendance morale de celui qui ne se préoccupe pas des contraintes externes, les renvoyant à ce qu'elles sont : des éléments extérieurs à moi. Il faudra bien au contraire montrer comment notre attitude peut nous permettre d'intégrer les contraintes dans notre espace de choix, libérant ainsi celui-ci de ses propres barrières.
Mais il y a des contraintes dont nous ne sommes même pas conscients : et ce sont bien les plus oppressantes pour un individu qui, paradoxalement, conserve un sentiment de pleine liberté alors qu'il est majoritairement conditionné. Il nous faudra donc en premier lieu faire apparaître ces influences ; et en second lieu montrer en quoi le degré d'éveil de notre conscience conditionne lui-même pour beaucoup notre suggestibilité aux influences externes.
Cependant l'origine principal des influences n'est pas externe mais interne : c'est nous-même, ou plutôt cette partie de nous-même qui nous est obscur, notre inconscient, qui conditionne de manière tragique notre existence, et lui donne l'air d'un destin. Il faudra alors se pencher sur les données de la psychanalyse, ou plutôt des psychanalyses, pour comprendre comment intégrer au sein-même de notre conscience ces éléments qui nous paraissent si étrangers et irrationnels. Nous pourrons alors certainement prendre mesure de l'ampleur de la tâche qui attend l'aspirant libertaire, mais aussi de l'aide formidable que peut lui apporter son propre psychisme inconscient.
Enfin il faudra bien poser la question essentielle, après toutes ces difficultés surmontées : à quoi bon ? Pourquoi tenter désespérément une quête sans fin, alors que la mort viendra nous prendre avant même d'avoir pu raisonnablement espérer avoir atteint le quart du chemin ? La mort n'est-elle pas la limite dernière, absolue, infranchissable et absurde, de telle manière que l'on puisse dire que notre aspiration à la liberté s'effondre devant l'absence de sens de notre existence ? Ou bien, justement, la mort ne vient-elle pas donner, en fin de compte, un sens à notre vie et à notre aspiration libératrice ?
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